Ngoyi fait oublier Vainqueur

Il y a deux semaines, le départ de William Vainqueur avait déclenché un début de tempête. D'un joueur allant de déception en déception, il était devenu un homme clé du système Chauvin. L'arrivée très rapide de Granddi Ngoyi a fait office d'anticyclone dans le ciel nantais. Sa prestation de vendredi n'a pas encore fait monter la température mais le Parisien semble à même de chasser les nuages.

« J'essaie de prendre mes marques, de faire du mieux possible », glisse modestement celui qui a dû prendre le train en marche dans un poste que Landry Chauvin considère comme essentiel. « William (Vainqueur) a fait de belles choses. Je prends simplement le relais. Quelqu'un finira aussi par prendre ma place un jour. »

Déjà du métier

Si le coach nantais souligne « une présence athlétique supérieure à celle de William », l'intéressé n'est pas du genre à intellectualiser son rôle : « Récupérer un maximum de ballons et faire vivre le jeu. » Face au Mans, il s'est acquitté plutôt solidement de sa tâche. Sa frappe non cadrée avant la mi-temps lui reste tout de même en travers de la gorge : « Sur le moment, je n'ai pas eu le temps de réfléchir. C'est après que j'ai cogité en me disant que j'aurais dû faire autrement. »

Tous vous le diront, l'homme ne fait pas de bruit. Une attitude qui, quand elle sait éviter l'écueil de la nonchalance, irradie une forme de sérénité. « Serein ?, sourit Ngoyi. J'ai toujours joué avec cet état d'esprit. Si je peux en rassurer certains, tant mieux ! » Vivian en convient : « Hier (vendredi), il a dégagé ce sentiment. Posséder cela à son âge (23 ans), c'est un atout. N'oublions pas qu'il a du vécu ».

Une remarque que l'entraîneur nantais reprend à son compte : « Il a quand même du métier. Il s'entraînait avec Paris. Là-bas, quand on est jeune joueur, il n'est pas question de se déchirer. » Quant à son rôle de ciment entre les lignes, le Néo-Canari l'envisage naturellement : « À mon poste, la communication est essentielle. Je discute beaucoup avec Matheus et Papy. Adrien et Jordan ont beau être jeunes, une fois que vous entrez sur le terrain, vous oubliez l'âge. »